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ENERGIE

Énergie : le cadastre solaire au cœur des politiques locales

LA RÉDACTION, LE 17 JANVIER 2017
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Paris, Lyon, Bordeaux, Brest, Annecy… Dans tous les coins de l’Hexagone, les cadastres solaires se multiplient. Objectif : cartographier le potentiel de production solaire, thermique ou photovoltaïque, toiture par toiture. « C’est un outil abordable pour toutes les collectivités », assure Benoît Lelong, directeur de Cythelia. Son bureau d’études a réalisé ceux d’Annecy, de Bordeaux et, pour le seul patrimoine municipal, celui de Lyon. « Il existe de plus en plus de données pour modéliser les bâtiments en 3D. Les collectivités en possèdent même souvent sans le savoir. Par exemple, il leur suffit d’avoir des photographies aériennes de leur territoire sous différents angles », sensibilise le spécialiste.Les ombres sur les toitsÀ Annecy, l’outil est disponible depuis le printemps 2016. Il aura fallu six mois pour le mettre au point et un financement de 40?000 euros, dont 60 % de subventions du Fonds de financement pour la transition énergétique. « Un investissement raisonnable pour une ville comme la nôtre », estime Julien Lethiais, responsable du service développement durable de la collectivité. À Paris, le cadastre solaire avait été réalisé dès 2013 avant d’être généralisé à la métropole du Grand Paris. Mais de nouveaux travaux viennent d’être lancés pour en améliorer la précision. La première version s’appuyait en effet sur des hypothèses relativement théoriques, notamment sur la quantité d’énergie solaire reçue par les toits parisiens et les besoins en eau chaude des logements. « Le but était d’estimer et de localiser les ressources et les consommations des bâtiments résidentiels afin de définir les objectifs du schéma régional climat air énergie », retrace Olivier Richard, chargé de l’énergie à l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur).Pour aller plus loin, Paris a choisi Elioth, une filiale d’Egis. Elle a étudié huit familles de constructions, de la zone pavillonnaire au style haussmannien en passant par les entrepôts. Un groupe de travail a ensuite été lancé fin 2016 avec l’Ademe pour rédiger le cahier des charges de la nouvelle version du cadastre. L’idée ? Mieux prendre en compte les ombres sur les toits, le type de panneaux installés et leur emplacement pour fournir aux propriétaires des données plus précises sur la quantité d’énergie qu’ils peuvent produire. « Et sur le moment où ils le feront. Un renseignement crucial pour la gestion du réseau électrique », souligne Olivier Richard.Une programmation pluriannuelleLa création d’un cadastre solaire n’est jamais une opération totalement isolée. À Paris, l’outil accompagne la cartographie des réseaux de chaleur et celle de la géothermie de minime importance, c’est-à-dire inférieure à 200 mètres de profondeur. À Annecy, « il a rejoint sur un portail Internet le plan local d’urbanisme, la thermographie aérienne, le plan de la ville… », liste Philippe Musson, responsable des systèmes d’information géographique de la commune. Plus original, le chef-lieu de Haute-Savoie a couplé son cadastre solaire à son alter ego végétal. « Les données à collecter sont les mêmes. Or, d’après les expériences que nous avons vues en Suisse, l’association de végétation et de panneaux solaires sur un toit augmente la production électrique. Il nous a donc semblé intéressant de combiner les deux. Le cadastre végétal pourra aussi nous aider dans nos politiques de nature en ville et de lutte contre les îlots de chaleur », justifie Julien Lethiais.Dans les deux cas, le cadastre servira à la sensibilisation des habitants, voire des professionnels du bâtiment. Mais pas seulement. « Comme pour une thermographie aérienne, il doit en découler des opérations concrètes. » conseille Julien Lethiais. Ainsi, la thermographie réalisée à Annecy en 2007 avait débouché sur un accompagnement à la rénovation des copropriétés. Le cadastre solaire pourrait donner lieu, par exemple, à une programmation pluriannuelle d’installation de panneaux photovoltaïques.Open data et politiques énergétiquesReste à s’assurer que les parties prenantes se l’approprient. À Paris, les données géolocalisées sont mises à disposition des communes en open data pour être exploitées dans leurs politiques énergétiques. La philosophie est un peu différente à Brest Métropole. Pas de données ouvertes au plus grand nombre : « Notre outil délivre assez peu d’informations », concède Thierry Fayret, son vice-président chargé de l’urbanisme, de l’habitat et du plan climat. « Nous voulons éviter que des entreprises peu regardantes sur la qualité de leurs projets s’emparent des données à des fins commerciales », justifie l’élu.La métropole bretonne n’offre donc aux particuliers qu’un aperçu de leur potentiel solaire, puis les oriente vers l’agence locale de l’énergie pour en savoir plus. « C’est aussi un moyen de vérifier qu’il ne vaut pas mieux pour eux investir d’abord dans la rénovation de leur logement, avant d’installer des panneaux. » L’élu en est persuadé : le cadastre, comme les autres outils en ligne, ne touchera que des personnes déjà motivées et engagées dans un projet. « L’enjeu est alors de les mettre en relation avec des conseillers professionnels. »La collectivité financeSe baser sur une cartographie solaire pour accompagner l’usager, c’est aussi la démarche de la Ville de Nantes. Sauf qu’elle a préféré s’appuyer sur une start-up incubée dans les locaux de l’Institut géographique national (IGN). Son nom : In Sun We Trust. « Nous ne fournissons pas simplement un cadastre solaire », souligne son président David Callegari. La jeune pousse propose en effet trois modes d’interventions complémentaires. D’abord, en répondant aux questions techniques et financières sur l’énergie solaire posées par les particuliers et les entreprises. Puis en leur donnant accès au potentiel de leur toiture. Enfin, en les mettant en contact avec des installateurs locaux qu’elle aura au préalable référencés. Ce service est gratuit pour l’usager. L’artisan paiera une commission si les travaux sont effectivement réalisés.Pour doper la précision de son service, In Sun We Trust a noué des partenariats. Et non des moindres : un laboratoire de Mines Paris Tech lui transmet des clichés satellites, l’IGN lui procure des modélisations 3D et des photographies aériennes. Dans son modèle économique, c’est la collectivité locale qui finance l’adaptation du dispositif à son territoire. Ensuite, les mises à jour de l’application web lui sont offertes. Par exemple, d’ici au mois de mars, deux nouveaux modules devraient être ajoutés. L’un pour évaluer le potentiel du solaire thermique, l’autre pour l’autoconsommation photovoltaïque avec vente du surplus d’électricité au réseau. La start-up va aussi développer un accès privilégié pour que chaque commune accède directement aux données de ses propres bâtiments. Née à l’été 2015, In Sun We Trust se dit déjà en contact avec des dizaines de collectivités. Grâce à une offre groupée, elle espère couvrir au printemps prochain une population de trois millions d’habitants.Thomas Blosseville


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