Namea-air : c'est le nom du nouveau format fourni par le CGDD. Il signifie « national accounting matrix including environmental accounts ». Le service statistiques du CGDD publie pour la première fois dans ce format le bilan des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. Il répartit les émissions en 64 branches d'activités économiques et une catégorie « émissions directes des ménages », présente le CGDD.Les données publiées portent sur les années 1990, 1995, 2000, 2005, puis les années 2008 à 2014. Elles concernent 13 substances : les gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O, PFC, HFC et SF6), des polluants de l'air (CO, NH3, NOx, SO2, COVNM) et les particules PM10 et PM2,5. Les émissions directes des ménages réprésentaient 27 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES) en 2014. « Entre 1990 et 2014, les émissions de GES des activités économiques ont sensiblement diminué (-23%) alors que celles des ménages sont, en 2014, à un niveau quasiment équivalent à celui de 1990 », signale le CGDD dans sa synthèse.Une suppression progressivePlus précisément, le CGDD observe une « maîtrise » des émissions liées au logement grâce aux travaux d'isolation thermique et à des équipements plus performants. Mais cette maîtrise a été « estompée » par l'essor des émissions associées au transport, « même si celles-ci ont tendance à diminuer depuis 2005 ». A une nuance près : l'hiver fut en 2014 « particulièrement doux », rappelle le CGDD. « Ce qui accentue la baisse des émissions de GES liées au logement. En 2012 et 2013, ces émissions étaient au même niveau qu'en 1990. »Le CGDD se penche aussi sur les émissions de HFC, « de puissants GES ». Entre 1990 et 2014, elles ont « considérablement augmenté ». En 1990, seule l'industrie chimique contribuait à ces émissions. Mais suite à l'interdiction des CFC, la consommation de HFC a décollé pour la climatisation, la réfrigération et les aérosols. Résultat : les 64 branches d'activités identifiées et les ménages contribuaient tous en 2014 aux émissions de HFC. « Le commerce est l'activité la plus émettrice », signale le CGDD. L'air conditionné des logements, le transport, l'industrie agroalimentaire et chimique sont les principales autres sources. Les HFC réprésentaient moins de 5 % des émissions de GES comptabilisées en 2014 par le CGDD, mais elles sont les seuls GES en augmentation depuis 1990. « Le 15 octobre 2016, 197 États ont décidé de supprimer progressivement, d'ici 2050, les émissions de HFC », rappelle le CGDD. En l'occurence via un amendement au protocole de Montréal qui avait interdit les CFC. Suffisant ?Thomas Blosseville