Solar Euromed a signé avec le conseil général des Hautes-Alpes (05) une convention pour construire une centrale solaire à concentration d'une capacité comprise entre 12 et 20 MW. Solenha, c'est son nom, est un projet de 80 millions d'euros, soutenu au niveau technique par le CNRS et le groupe Bertin Technologies, et par le cabinet de conseils Ernst %26 Young Corporate Finance pour le montage financier. À la différence du solaire thermique et du solaire photovoltaïque, le solaire à concentration (ou thermodynamique) produit de l'électricité par le biais de miroirs concentrant les rayons du soleil au sommet d'une tour chauffant de l'eau turbinée ensuite. Cette électricité sera vendue à EDF dans le cadre de l'obligation d'achat au tarif garanti de 30 centimes le kilowattheure. « Nous avions besoin d'implanter la centrale dans une région où le rayonnement incident direct soit l'un des plus forts de France », souligne Marc Benmarraze, président de Solar Euromed. Et c'est le cas dans les Hautes-Alpes. Comme ça l'est aussi dans les Pyrénées-Orientales (66), où le prototype Thémis, en sommeil pendant vingt ans, retrouve une seconde jeunesse (lire EM n° 1654 p. 52). La centrale sera implantée près de l'aérodrome du Chevalet, sur un terrain de 80 hectares situé près d'Aspres-sur-Buëch, via un bail emphytéotique de trente ans. En cas d'incompatibilité avérée avec le trafic aérien, le conseil général s'est engagé à déplacer l'activité aéronautique ou à proposer un autre terrain. La première pierre est attendue en septembre 2008 et l'inauguration vers juillet 2010. « Grâce à la capacité de stockage qu'offre le solaire à concentration, nous pourrons produire presque en continu sur la période estivale », assure le P-DG. Solar Euromed ambitionne de créer une filière industrielle française du solaire à concentration capable de rivaliser avec l'Allemagne ou l'Espagne, et réfléchit déjà à un second projet de centrale dans le Languedoc-Roussillon ou en Paca. L'entreprise compte ensuite exporter la technologie dans les pays méditerranéens.