Ce mardi 8 janvier, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié un avis sur l’économie de la fonctionnalité : d’après l’agence, cette économie fondée sur les besoins réels serait bénéfique à la transition écologique.
Contrairement au modèle économique dominant qui s’appuie uniquement sur la vente de biens ou de services, l’économie de la fonctionnalité « prend en compte d’avantage de critères fondés sur le juste besoin du bénéficiaire, comme le confort thermique ou l’efficacité énergétique, et base la contractualisation précisément sur ces effets utiles », explique l’Ademe.
Une compétitivité fondée sur la qualité de l’offre
Cette dernière prend pour exemple la vente d’une chaudière standardisée : « Dans le modèle économique que nous connaissons (…) un particulier achète une chaudière et paye son énergie. Les bénéfices des vendeurs sont liés au volume vendu, d’équipements pour le chauffagiste et d’énergie pour le fournisseur », est-il expliqué. Avec le système d’économie de la fonctionnalité, « le prestataire conservera la propriété de la chaudière et fournira l’énergie. Il aura donc tout intérêt à assurer une maintenance efficace de la chaudière et à garantir une consommation sobre et économique d’énergie », souligne l’Ademe. Ce qui nécessiterait de s’informer sur les besoins réels et les habitudes des usagers. Ainsi, « les revenus s’appuient principalement sur la mobilisation des ressources non-matérielles et la production d’effets utiles, mais aussi sur l’utilisation efficiente des ressources matérielles », est-il ajouté. De fait, dans ce modèle, la qualité de l’offre remplace la simple notion de coût.
L’Ademe estime donc que « l’attention portée au "juste besoin" est une incitation pour les bénéficiaires à changer leurs modes de vie, leurs modes de production et d’achat pour aller vers plus de sobriété ».
Les bénéfices environnementaux mieux valorisés
Afin de déployer ce modèle économique à l’horizon 2020, l’Agence fait valoir plusieurs leviers d’actions : développer les synergies entre les domaines d’action des organisations ; soutenir l’innovation sociale ; faire évoluer la consommation vers la non-propriété des biens ; ou encore faire évoluer la contractualisation entre le prestataire et le client pour la fonder sur les effets utiles produits.
L’Ademe ajoute par ailleurs que « sur un plan plus prospectif, dans le cas d’une coopération de l’offreur avec des acteurs publics, les revenus pourraient directement provenir de la valorisation des effets bénéfiques sur l’environnement et plus globalement sur la société, devenant ainsi un véritable moteur économique de la transition écologique ».