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POLLUTIONS

Déchets et effluents : la plaisance augmente la voilure

LA RÉDACTION, LE 1er JANVIER 2008
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L'activité portuaire de plaisance serait responsable de moins de 1 % de la pollution marine totale, selon le Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques ( CSNPSN). Peu de ports sont pourtant équipés des installations nécessaires pour recevoir les déchets des plaisanciers et les effluents de leurs navires. Entre 20 et 30 % seulement des 470 ports de plaisance hexagonaux auraient ainsi élaboré le plan de réception et de traitement des déchets imposé par l'Union européenne*. Après une mise en demeure de la Commission en septembre 2006, les premières amendes pourraient ne pas tarder à tomber. « Dans deux ou trois ans, on ne parlera plus de sous-équipement », affirme cependant Colette Certoux, secrétaire de la Fédération des industries nautiques (Fin), qui estime que de nombreux ports s'équipent sans le faire savoir. Réduire ses impacts Beaucoup, parmi eux, sont motivés par l'obtention d'un label Pavillon bleu ou subventionnés dans le cadre de l'opération Port propre. Mais c'est aujourd'hui toute la filière qui semble vouloir aller toutes voiles dehors. On a notamment pu le constater, en décembre, lors d'un salon nautique parisien placé sous le signe de l'environnement. Le CSNPSN y a présenté une mise à jour de son rapport « Objectif : rejet zéro » de 1992. Un document sous-titré « État des lieux et recommandations » qui souligne la difficulté « de quantifier les pollutions liées à la plaisance tant elles sont faibles », tout en constatant que « le nautisme est (...) souvent montré du doigt car son activité est visible du grand public ». Les ports ont tout de même de nombreux déchets (ménagers et dangereux) à gérer, d'effluents à récupérer (eaux grises et noires, huiles de fond de cale...) et de situations de pollutions chroniques ou accidentelles (avitaillement en carburant, carénage...) à prévenir (voir infographie ci-dessous). En plein boom, la plaisance peut réduire ses impacts. Elle y est même obligée si elle veut poursuivre son développement. « Les marinas françaises sont saturées. Il manque au moins 54 000 places. Mais aucun projet de création de capacité de plaisance (extension ou réaménagement, création de ports à sec, réhabilitation de friches, etc.) ne pourra se faire s'il ne respecte pas l'environnement », explique, en effet, François Bouille, délégué général de la Fédération française des ports de plaisance ( FFPP). Guide de management Il convient, cependant, d'améliorer d'abord les installations existantes. La Commission Ramoge, « organe décisionnel » de l'accord du même nom signé en 1976 par la France, l'Italie et Monaco pour faire des régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Ligure et de la Principauté une « zone pilote de gestion intégrée du littoral », a publié en 2001 un Guide de management environnemental des ports de plaisance. Ce document reste d'actualité. Il est même le plus complet, le plus précis et le plus pratique sur le thème à ce jour. Pour chaque chapitre, un rappel législatif suivi de nombreux conseils et de tableaux qui identifient les pollutions, les solutions à envisager et leurs coûts... On y apprend, par exemple, qu'une embarcation de 3 ou 4 personnes génère 1,5 kg de déchets ménagers par nuitée, qu'il est judicieux d'implanter un dispositif de pompage et de traitement des eaux de cale à proximité de la zone technique ou d'avitaillement ou de mettre à disposition des feuilles absorbantes aux usagers qui se servent en carburant. « Une version actualisée doit sortir à la fin de l'année », indique Élodie Martin, secrétaire technique de l'accord. Autre guide, celui diffusé par la Fondation pour l'éducation à l'environnement en Europe (F3E) qui décerne le label Pavillon bleu aux ports depuis 1987. « Ce document concerne uniquement l'élaboration des plans de gestion des déchets, dont la validation sera un critère obligatoire cette année », précise Pascale Crouzier, chargée de mission. Mais, même si le Pavillon bleu attire les plaisanciers, il n'ouvre droit à aucune subvention. Celles-ci sont plutôt à rechercher du côté des agences de l'eau par l'intermédiaire des contrats portuaires (comme à Saint-Vaast-la-Hougue ou à Fécamp) et des collectivités territoriales et de l'État via l'opération Ports propres. C'est en 1999 que le conseil régional de Languedoc-Roussillon a lancé cette démarche désormais bien connue. Fin 2006, sur les 25 ports ayant engagé un diagnostic environnemental dans ce cadre, 14 avaient mis en place des aménagements. Sur le Canal du Midi, le port de Carcassonne, 80 anneaux de plaisance, a ainsi investi, l'an dernier, 7 285 euros dans une pompe des eaux grises et noires et des huiles de fond de cale. « Nous attendons la validation de notre plan déchets et envisageons la création d'une zone technique aux normes environnementales avec aire de carénage et point propre », indiquait en décembre Éric Scarazzini, à la mairie. Depuis 2003, les ports de Provence-Alpes-Côte-d'Azur peuvent aussi bénéficier d'aides de la région, des départements, de l'agence de l'eau, de la Diren et de l'Ademe. « Quatre-vingt-neuf ports sont engagés dans la démarche. Ils ont investi 40 millions d'euros HT pour 13,5 millions de subventions », indique Véronique Turquand, chargée de mission environnement à l'Union des ports de plaisance régionale ( Upaca). « Ports Propres en France » D'autres collectivités (Bretagne, Poitou-Charentes, Corse...) octroient également des aides dans le cadre d'opérations similaires. Mais c'est désormais dans tout le pays que l'opération fait tâche d'huile. La FFPP publiera, en effet, à la fin de l'année un guide « Ports propres en France ». Objectif : aider ses délégations régionales à mettre en place leur propre opération. « Nous leur conseillons, par exemple, de sensibiliser les différents investisseurs à l'intérêt d'instaurer un guichet financier unique, même si nous n'avons pu y parvenir en Paca. Nous rédigeons parallèlement avec l'Afnor un cahier des charges, support d'une certification qui pourrait être opérationnelle dès cette année », précise Véronique Turquand. L'Iso 14001 ne paraît, en effet, adaptée qu'aux plus grands ports. Seuls quelques-uns uns se sont lancés dans l'aventure comme celui des Ambiez (83), du Grau-du-Roi (Port-Camargue, 30), ou encore neuf ports bretons sous l'égide de la Sem Sagemor créée par le département du Morbihan. Il est cependant possible de s'engager dans un système de management environnemental sans passer par la case 14001. Pavillon bleu depuis 1996, le port de Saint-Vaast-la-Hougue l'a fait avec bonheur, notamment côté déchets. Sa déchetterie, mise en service en juin 2004, fait ainsi figure d'exemple, tout comme sa zone technique étanche, sa cale de carénage pour la pêche ou son système de pompage mixte. « Fixe mais facile d'accès, cette pompe est pourtant peu utilisée, témoigne Vincent Pinatel, responsable environnement. C'est regrettable pour un investissement aussi coûteux. » Un constat général. D'où l'importance des outils et actions de communication (charte du plaisancier, de l'éco-marin, label bateau bleu, trophées de l'escale...) et de l'attention portée à la signalisation des équipements. Une toute jeune société, Litoa environnement, propose d'envoyer ses bateaux spécialement équipés à la rencontre des plaisanciers pour collecter déchets et eaux usées. Une prestation de 3 500 %26euro; mensuels minimum à la charge du port. La grande majorité des navires sont cependant encore dépourvus de cuves de rétention des eaux noires, obligatoires** pour les bateaux neufs depuis le début de l'année


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