C'est à Marseille qu'avait lieu en juillet la présentation de dix ans de surveillance des eaux côtières en Méditerranée par l'agence de l'eau Rhône Méditerranée et Corse (RMC). C'est aussi là que pourrait se jouer le premier acte des grandes manœuvres consécutives à cet état des lieux qui montre notamment que, sur la frange littorale, 21 % des zones sont dégradées et qu'il faut impérativement réduire les apports polluants des fleuves et des stations d'épuration vers la mer. À Marseille, « la directive Baignade de 2006, applicable cette année, risque d'impliquer dans trois ans la fermeture de six ou sept plages considérées comme fragiles », juge Martin Guespereau, directeur général de l'agence de l'eau. Et, comme « tout le réseau de collecte des eaux usées n'est pas conforme », il va bien falloir prendre le problème en main. Un contrat de baie, le troisième en Paca après Toulon et les golfes de Lérins, est dans les starting-blocks. Un appel à projets sur le pluvial, doté de 10 millions d'euros et bénéficiant de 50 % d'aides, s'est clos à la mi-juillet. En attendant de se pencher sur les « 90 000 m3 de bassins de rétention des eaux pluviales qu'il lui faudrait créer », la cité phocéenne pourra toujours, parmi les solutions peu onéreuses envisagées, mettre en œuvre un système de pilotage fin des réseaux d'eaux usées. En préparation avec Météo France, il permettra de mieux gérer les réseaux lors des gros orages provençaux, qui provoquent un déversement des eaux usées et pluviales dans la rade.