On prend les mêmes et on recommence. La cour administrative de Bordeaux a confirmé en appel l'annulation du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du dépôt pétrolier Fondeyre de Toulouse. « Le tribunal a retenu une concertation insuffisante et l'absence au dossier des avis défavorables des collectivités », indique Hervé Hourcade, juriste pour France Nature Environnement (FNE) Midi-Pyrénées, un des requérants avec la ville, l'agglomération et le conseil général. Ce PPRT devait pourtant constituer une référence post-AZF. Il fut dès 2004 l'un des huit choisis comme pilote afin d'arrêter la méthodologie d'élaboration de ces plans institués par la loi Bachelot de 2003. Après son annulation en novembre 2012, c'est le ministère de l'Écologie qui avait fait appel. Aujourd'hui, ce dernier a décidé de ne pas se pourvoir en cassation et laisse donc le champ libre à l'élaboration d'un nouveau plan. Ce qui relance l'idée du déménagement du site à quelques kilomètres de là, un site que l'État considère comme stratégique pour le Grand Toulouse et qu'il n'est donc pas question de fermer. « Cette décision nous satisfait. Et comme l'ancienne majorité, nous demandons le déménagement de ce site pouvant stocker jusqu'à 37 000 m3 d'hydrocarbures. Esso a les reins assez solides pour le financer. Et, s'il n'avait pas lieu, la ville refuse de participer au financement des travaux de réduction des risques ! », réagit Élisabeth Toutut-Picard, adjointe au maire chargée du développement durable. Les coûts comparés du déménagement et des mesures de protection s'il n'a pas lieu font encore polémique. Chez Esso, on refuse le terme de déménagement : « ce serait une fermeture suivie d'une reconstruction », ergote un porte-parole, qui rappelle que la filiale d'Exxon Mobil a investi 5 millions d'euros en réduction des risques depuis 2007. Le dossier est loin d'être bouclé, mais il met en lumière, encore une fois, la poussive élaboration de ces plans de prévention.