Une conférence de haut niveau, un institut spécialisé… L'économie circulaire est partout depuis quelques mois. « C'est une tendance de fond, notamment depuis la directive-cadre sur les déchets de 2008, qui place la prévention de la production des déchets comme priorité », note Cyril Adoue, consultant indépendant en économie circulaire. « Certaines collectivités ne connaissent pas du tout ce concept, pendant que d'autres lancent des études de faisabilité », témoigne Agnès Delamare, également consultante et fondatrice du cabinet Eicosysteme. Déjà, une petite cinquantaine d'expériences sont menées en France, à l'initiative des collectivités territoriales. « Aujourd'hui, on sait que ça marche », assure Cyril Adoue. Au-delà des déchets et du recyclage, et même de l'écologie industrielle, l'économie circulaire voit large, et local. « L'expert en économie circulaire est un chef de projet, c'est à lui de rencontrer les entreprises du territoire pour leur expliquer le concept, de collecter les données pour identifier les synergies et de mettre en œuvre les différents projets », explique Agnès Delamare. Connaître le monde de l'entreprise, y compris le secteur de l'économie sociale et solidaire est donc indispensable, ainsi que plusieurs domaines de l'environnement. « Un généraliste de l'environnement, ou un scientifique spécialisé dans le domaine de l'eau, de l'énergie ou des déchets, devra faire un complément de parcours, par exemple en droit », estime Agnès Delamare. Pour Cyril Adoue, « ce serait un ingénieur qui s'est détourné de la technique pour s'investir dans la mise en réseau ». Si une formation technique est appréciée, elle n'est pas pour autant indispensable. Une formation initiale en administration des entreprises, ou en sciences sociales, avec une connaissance de l'environnement est aussi envisageable. « Ce qui compte, ce sont surtout les capacités relationnelles et l'envie de faire vivre l'idée », assurent les experts. Ces experts en économie circulaire travaillent principalement dans les cabinets de conseil, dans des associations (comme Ecopal dans la région de Dunkerque) ou au sein de collectivités locales. Dans une entreprise, ce sera plutôt une tâche confiée au responsable qualité, sécurité et environnement. « L'économie circulaire, c'est un domaine très vaste. Petit à petit, cette compétence sera intégrée dans tous les métiers, de l'urbaniste au concepteur de produits dans l'industrie, comme cela s'est produit pour l'écoconception. C'est déjà le cas dans les collectivités, qui ont fait appel à des consultants et intègrent ces compétences progressivement », anticipe Cyril Adoue. l