Depuis la crise de 2008, Veolia a su rebondir, évoquant clairement le retour à une croissance « rentable » en 2014. Antoine Frérot, récemment reconduit dans ses fonctions par le Conseil d'administration, l'a échappé belle mais tout porte à croire que les résultats financiers positifs du groupe en 2013 y sont pour quelque chose. Son plan de transformation (organisation et réduction des coûts) annoncé en juillet dernier, aurait payé et les perspectives pour 2014 s'annoncent déjà de bon augure. Malgré un repli de 2 % du chiffre d'affaires à 22,3 Mrds d'euros, Veolia a bénéficié d'une forte progression du résultat opérationnel récurrent (+16,9 %) et d'un endettement financier en forte baisse.
Sur le volet propreté, le CA enregistre une baisse de 1,5 % à 8 milliards d'euros. Reflet entre autres selon Antoine Frérot, de la baisse des prix et des volumes de matières premières recyclées (papier, carton et métaux non ferreux). En 2013, la part du CA par activité est restée la même qu'en 2012 : 22 % pour la collecte de DIB, 18 % pour la propreté urbaine et la collecte des déchets spéciaux, 15 % pour le tri-recyclage, 10 % pour le traitement des déchets spéciaux, 9 % pour l'incinération des DIB et 8 % pour le stockage. L'année 2014 devrait toutefois être marquée par une évolution du secteur avec un peu plus de valorisation et un peu moins de stockage. « Cette évolution ne pourra se faire qu'au prorata des emplois créés dans les centres de tri et les installations de valorisation de déchets », souligne Antoine Frérot. Hors de question donc de lâcher les unités de stockage qui continueront de servir à éliminer les déchets spéciaux et les déchets ultimes. C'est d'ailleurs dans ce sens que le Pdg de Veolia, en charge d'un des 34 plans de bataille (consacré au recyclage et aux matériaux verts) lancés par le gouvernement, livrera ses propositions d'actions. Pour faire durer une croissance retrouvée, Veolia s'oriente vers des partenariats stratégiques, plus d'innovations et la conquête de nouveaux marchés. Pour ce faire, le groupe s'appuie sur sept thèmes majeurs à fort potentiel de volumes et de valeur : l'économie circulaire ; l'innovation pour les villes durables ; le traitement des pollutions complexes liées à l'exploitation industrielle ; le démantèlement (plateformes pétrolières, navires, sous-marins, centrales nucléaires…) ; l'agroalimentaire ; l'industrie minière ; le secteur pétrolier. Pour ces nouveaux secteurs, les gains sont chiffrés à plusieurs dizaines de milliards d'euros. Le Pdg de Veolia compte bien sur ces partenariats stratégiques pour augmenter son CA de 50 %.