La branche textiles de Federec vit actuellement des heures difficiles. Des pratiques anticoncurrentielles se sont fait jour et la domination sans partage de certains opérateurs ont provoqué de vives discussions. Ils étaient peu nombreux à la fin des années quatre-vingt-dix à poursuivre le labeur, à continuer à récupérer pour recycler ou réutiliser les textiles. Le secteur était en perdition et, parmi les quelques rares entreprises subsistantes, s'accrochait vaille que vaille l'économie sociale et solidaire. Pas un nouveau venu n'aurait misé à cette époque un sou dans cette activité. Après moult interventions, Martin Hirsch, à l'époque président de l'association Emmaüs, le Relais et Federec textiles ont obtenu la précieuse contribution qui, sous conditions, est versée aux opérateurs de tri. Cette manne a tout naturellement attiré des convoitises et des campagnes de presse ont été orchestrées, en particulier l'année passée. Des collecteurs et des négociants se sont associés à des entreprises non hexagonales afin de bénéficier de la contribu-tion. « Des petites entreprises manquent de marchandises, alors que la matière première originale quitte la France », constate Serge Sztarkman. Sur certains secteurs, des conteneurs mis en place par la Croix Rouge, collectés par des bénévoles sont repris par des négociants et partent di-rectement vers la Belgique. Est-ce l'objectif du dispositif ? Serge Sztarkman qui a présidé la branche textiles de la fédération pendant une dizaine d'années a démissionné. Plusieurs raisons ont sans doute motivé ce départ dont l'une est l'application différenciée d'un taux de TVA minoré pour le Relais. Or tout le monde devrait jouer avec les mêmes règles.