En 2014, Aliapur a collecté 314 000 tonnes de pneus, dont 53,8 % sont partis en valorisation énergétique. Viennent ensuite la valorisation matière, avec 29,6 % puis la réutilisation, avec 16,5 %.
Or, avec la future intégration d’Aliapur dans le mécanisme des filières de responsabilité élargie du producteur (REP), à partir de 2020, la société devra respecter un seuil maximal de 50 % de valorisation énergétique. Et ce moment même où les marchés de la valorisation matière se raréfient. « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons continuer à faire du granulat mais pour en faire quoi ? », interroge Éric Fabiew, ex-directeur général, qui a passé la main, au 1er janvier 2015, à Hervé Domas. La baisse des finances des collectivités se traduit par une chute des projets de terrains de foot, qui n’ont représenté que 21 % des découchés matière en 2014 contre 30 % en 2012. Les aires de jeux sont également en déclin.
Des programmes de R&D ont été menés pour intégrer de la poudrette dans des objets en polyamide pour le secteur automobile, sans que le secteur ne s’empare de ce nouveau produit. Des recherches se poursuivent sur la dévulcanisation et la micronisation, afin de fabriquer de nouveaux pneus ou d’intégrer ce matériau en sous-couche routière. D’autres pistes sont explorées, et notamment une procédure de sortie de statut de déchets pour les pneus pouvant être réutilisés. « Nous avons bon espoir de finaliser ce dossier avec le ministère dans le courant de l’année », indique Hervé Domas.
Point positif cependant : Aliapur est enfin parvenu à obtenir un prix positif, entre 5 et 10 euros/tonne pour les pneus envoyés chez les cimentiers. « Mais cela ne couvre pas les frais de transport », précise Éric Fabiew. Et une nouvelle concurrence apparaît avec les combustibles solides de récupération (CSR), du fait de leur valeur négative moyenne de 25 euros/tonne. « Nous testons des mélanges de matière pneu-CSR avec deux cimentiers », complète Éric Fabiew.
Par ailleurs, les actions de collecte des stocks historiques de pneus par Recyvalor, bloquées un temps en réaction à l’intégration d’Aliapur dans une REP, ont repris. En 2014, seuls quatre sites ont été traités pour un volume global de 4161 tonnes.AC