Pour l'association des élus ruraux, cette instance consultative, les CDEN, « dont les avis ne sont jamais entendus par les inspecteurs d'académie » est devenue inutile. L'AMRF dénonce également l'augmentation des difficultés rencontrées dans « la gestion quotidienne des écoles, les menaces sur la qualité de l'enseignement du fait des effectifs d'élèves dans les classes consécutifs aux coupes budgétaires ». De plus, les maires ruraux regrettent de ne pas avoir été associés aux réflexions sur les rythmes scolaires dont ils auront cependant « à traduire et à assumer une fois encore les évolutions ». Ils considèrent, en effet, qu'ils n'ont pas vocation à être « les spectateurs d'un processus qui concerne leur commune et leurs habitants, ni être davantage complices d'une parodie de concertation ». En conséquence, l'AMRF appelle tous les élus ruraux à suspendre leur participation aux Conseils départementaux de l'Éducation nationale (CDEN) et demande :
qu'y soient traités des sujets d'importance pour les territoires ruraux comme l'organisation de la vie et des rythmes scolaires, les relations entre les différents acteurs de l'école, les ressources et équipements spécifiques comme l'équipement numérique, l'éducation artistique, ou l'organisation des transports. Plus généralement, selon les élus ruraux, le CDEN doit exercer un vrai rôle de partage de réflexion entre les différents acteurs de l'environnement éducatif et scolaire que sont les associations de parents d'élèves, les syndicats enseignants, les élus, les représentants du Ministère de l'Éducation nationale, les Conseils généraux et régionaux dans le respect de leurs compétences respectives.
Acteurs responsables de l'aménagement de leur territoire, les maires ruraux le sont également dans le domaine de l'éducation et souhaitent être davantage entendus et ne pas être cantonnés au seul rôle de gestionnaire de moyens. C'est pourquoi, l'AMRF :
demande que soient revus les textes réglementaires sur les missions et le fonctionnement des CDEN afin que la parole des élus soit enfin reconnue ;
que la participation des associations d'élus puisse être actée dans les CTP au moment de l'élaboration de la carte scolaire en amont des CDEN, comme le font déjà quelques inspections de manière opportune ;
que la Charte sur l'Organisation de l'offre des services publics, et au public en milieu rural, signée par l'État, soit appliquée sur l'ensemble du territoire y compris par l'Éducation nationale ;
invite les élus à suspendre leur participation aux CDEN tant que son fonctionnement n'en fera pas un lieu véritable de concertation de tous les acteurs de l'école.