Le Journal des Communes Durables : En quoi consiste cette démarche ? Laurent Martin-Blanc : Elle est simple et totalement gratuite pour la collectivité : sur simple demande, Orange fournit des urnes de collecte en carton, personnalisables au logo de la collectivité, qu'il suffit de placer dans un lieu public (hall de la mairie, bibliothèque...). L'objectif est de collecter les téléphones mobiles usagés, afin de les recycler dans le cadre d'une filière solidaire. Lorsque les cartons de collecte sont remplis, la collectivité demande leur enlèvement aux Ateliers du Bocage, entreprise d'insertion membre d'Emmaüs et partenaire d'Orange, en leur adressant un « bon d'intervention » par simple mail (orange-collecte@adb-emmaus). À cette occasion, elle renouvelle la commande des urnes. L'intérêt pour la collectivité est multiple : inscrire cette action dans le cadre de sa politique durable, valoriser les résultats de la collecte auprès de ses équipes et des citoyens à travers les supports de communication, participer concrètement à une filière sociale et solidaire qui prend en compte à la fois la collecte et le recyclage. JCD : Une fois collectés, que deviennent les mobiles usagés ? L.M-B. : Orange fait appel aux Ateliers du Bocage pour effectuer l'enlèvement, les tests et le tri des mobiles. Après test, 80 % des mobiles usagés ne fonctionnent plus. Ils sont alors remis à un éco-organisme agréé (Ecosystèmes), en charge de leur recyclage. Les matières dangereuses sont traitées et les métaux récupérés. Dans 20 % des cas, le mobile usagé est en état de marche. Les données sont alors effacées et l'appareil est reconditionné pour être revendu dans des pays émergents (notamment en Afrique) comme mobile d'occasion. Orange reverse l'intégralité des bénéfices à Emmaüs International qui, pour sa part, mène des actions de collecte des déchets de mobiles en Afrique. Ces déchets sont alors retraités en Europe, par la même filière et d'après le même process. Et la boucle est bouclée ! Cette filière de recyclage sociale et solidaire vise aussi à maintenir et à créer des emplois en France et à l'international (100 000 mobiles collectés en France permettent de financer l'ouverture d'un atelier de collecte en Afrique et de créer cinq emplois locaux). JCD : Quelle est la marche à suivre pour participer à cette filière ? L.M-B. : Lorsqu'une collectivité désire participer à ce dispositif, il lui suffit d'en informer son interlocuteur direct et de proximité chez France Télécom-Orange, le délégué régional ou le directeur des relations avec les collectivités locales au sein de la direction régionale du Groupe (liste des contacts sur Orange : www.orange/collectiviteslocales/). Sous quinze jours environ, Orange livre le nombre d'urnes de collecte de mobiles usagés souhaité par la collectivité. JCD : Quel accueil rencontre ce dispositif auprès des collectivités ? L.M-B. : Ce dispositif a été initié fin 2010-début 2011, à l'occasion d'une expérimentation menée avec le Grand Lyon. Depuis, deux autres partenariats ont été noués avec l'Association des Maires de Gironde qui distribue des urnes de collecte à ses adhérents depuis octobre 2011 et la Communauté d'agglomération de l'est parisien, Est Ensemble. Mais le véritable lancement a eu lieu lors du dernier Salon des Maires et des collectivités locales (SMCL) où la présentation de la démarche a rencontré un vif succès auprès des élus. Depuis, une centaine de collectivités territoriales (communes de toutes tailles et intercommunalités) sont équipées d'urnes de collecte-recyclage. Je voudrais rappeler qu'Orange organise les « journées du recyclage », dont la troisième édition se tient du 29 au 31 mars cette année. La mobilisation des collectivités, dans une approche de proximité avec ses administrés, démultiplie l'impact de cette dynamique vertueuse. L'enjeu est de taille : en 2011, 25 millions de mobiles ont été vendus en France. On imagine l'impact environnemental de ces mobiles quand ils seront usagés. Et on comprend l'enjeu, pour nous tous, que représente leur collecte !