La production hebdomadaire de déchets fermentescibles par les 61 restaurants scolaires de la ville de Besançon se chiffre à environ 3,3 tonnes, dont 2 tonnes compostables, ce qui est loin d'être anecdotique. Partant de ce constat, la municipalité a profité de la Semaine du développement durable pour mettre en place une expérimentation dans six écoles : la valorisation des déchets organiques de leurs restaurants scolaires. Menée en partenariat avec le syndicat en charge du traitement des déchets, celle-ci va durer un an et permettra de tester différents modes de compostage et de déterminer les techniques les plus adaptées à chaque configuration et taille des restaurants : bac mécanique, mécanique à manivelle ou composteur de quartier. Le compost sera ensuite valorisé au plus près du composteur, dans l'école, la rue ou le quartier. C'est l'association Trivial compost qui a assuré la mise en place des composteurs et le suivi de l'opération, ainsi que la sensibilisation du personnel et de l'équipe pédagogique.
Participer activement à l'effort collectif
Les objectifs fixés par le Grenelle de l'Environnement étaient clairs : réduire de 5 kg par habitant et par an la quantité dé déchets ; diminuer de 15 % les tonnages enfouis et incinérés. ; valoriser la matière organique en passant de 36 % en 2009 à 45 % à l'horizon 2015. Localement, la mairie de Besançon s'est également fixé des objectifs : « limiter la taille de l'usine d'incinération et ne pas remplacer le four vieillissant en passant des 49 000 tonnes en 2009 à 35 000 tonnes en 2015, soit une réduction de 30 %. Pour atteindre ces objectifs, il nous a donc fallu mettre en place des actions pour la prévention, l'amélioration du tri et le développement du compostage de proximité. » Une démarche qui s'inscrit dans une éthique globale : « Les pouvoirs publics demandent aux citoyens de faire des efforts, à cet égard, la ville doit être exemplaire. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité participer activement à l'effort collectif de diminution et de tri des déchets. »
Selon le type de compostage choisi, il n'est pas possible de composter tous les déchets organiques. Par exemple, le compostage en bac traditionnel ne permet pas de composter les déchets carnés. C'est pourquoi la ville a décidé d'expérimenter plusieurs types de compostages, chacun adapté à une situation spécifique.
A chaque école sa méthode
Deux écoles expérimentent le compostage le plus classique : le compostage en bac. Cette méthode a été choisie parce que les restaurants scolaires sont de petite taille et parce qu'elle nécessite une conduite appliquée du compostage (tri des déchets, élimination des déchets carnés, ajout de structurant, mélange du compost) pour un résultat optimal. Après quelques mois, le compost sera utilisé par les jardins pédagogiques ou partagé avec les voisins des deux écoles.
Deux maternelles, en lien avec le Sybert qui développe le compostage de quartier sur la ville, iront déposer leurs déchets organiques dans un pavillon de compostage qui sera installé au début de l'été.
Enfin, les deux dernières ont opté pour le compostage mécanique rotatif manuel. Très peu répandu, il permet non seulement de composter rapidement de plus grosses quantités de déchets organiques que le composteur en bac, mais aussi d'y mélanger une plus grande variété de déchets d'assiettes. En six à huit semaine, on obtient en effet un compost frais qui peut, après un mois, être utilisé dans un jardin.
Utilisé dans deux restaurants scolaires de grande taille produisant environ 80 kg de déchets par semaine, il produira un compost valorisé par l'association des jardins familiaux.
Parallèlement, et parce que c'est sans doute par cela que tout débute, les enfants apprendront les bonnes attitudes pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
A terme, selon les techniques, ce sont de 70 à 117 tonnes de déchets organiques qui pourraient être valorisées chaque année.