De nombreuses études ont permis de mettre en évidence l'implication des pesticides dans la pollution des eaux. En milieu urbain, les applicateurs de ces produits (collectivités et particuliers) contribuent directement à cette pollution. Pour remédier à ce problème, l'arrêt total de traitements chimiques en zone urbaine est une solution et la commune d'Arzon (Morbihan, 2 153 hab.) l'a mise en oeuvre !
Après s'être orientée progressivement vers une diminution des traitements phytosanitaires, Arzon a décidé, début 2008, de montrer l'exemple et de cesser tout usage de pesticides sur l'ensemble des espaces communaux. Désormais, elle ne réalise plus d'applications chimiques et donne priorité à des techniques de désherbage plus respectueuses de l'environnement.
Pour relever ce défi, elle n'a pas hésité à diversifier ses efforts en mettant en place des solutions telles que le désherbage thermique à eau chaude, le balayage mécanique, la mise en place de paillage issu de déchets verts de la ville ou encore la lutte biologique utilisant des prédateurs naturels pour lutter contre organismes nuisibles.
Les Arzonais pleinement impliqués
En parallèle, pour faciliter la gestion et l'entretien de ses espaces, la ville a également lancé un programme d'aménagement et de réaménagement de certaines zones publiques tel que le cimetière par exemple. Par ailleurs, dans le cadre de la manifestation « Jardins Développement Durable », la ville va lancer dès cette année, un programme de fleurissement des pieds de murs, basé sur le volontariat des habitants. Un cahier des charges, stipulant entre autres, la liste des variétés pouvant être plantées et les conditions d'entretien (sans usage de produits chimiques) sera mis en place.
Comme l'explique la commune aux habitants : « A votre niveau, vous pouvez accompagner votre ville dans cette démarche environnementale, et choisir à votre tour de désherber devant chez vous, mais aussi dans votre jardin sans employer de désherbant chimique ! Le binage, l'arrachage, la fauche, la tonte, le balayage ou le paillage peuvent substituer l'usage de traitements chimiques et permettre aux services techniques d'économiser du temps afin de le consacrer davantage aux secteurs les plus difficiles à entretenir. Nous vous invitons à aider la ville dans sa démarche de reconquête de la qualité de l'eau, et à faire preuve d'indulgence si quelques « mauvaises herbes » venaient à réapparaître ça et là. La présence ponctuelle de végétation spontanée ne doit pas remettre en cause le choix du non chimique pour la préservation de notre environnement. N'oubliez pas ! La qualité de l'eau et de plus généralement de notre environnement, c'est l'affaire de tous ! »
C'est d'ailleurs dans cette logique pleinement centrée sur le développement durable qu'Arzon se dote d'outils informatiques pour optimiser sa gestion des espaces verts (voir l'interview).