Journal des Communes Durables : Quelle est la pertinence de la technologie NFC en matière d'optimisation de la gestion publique locale ?
Julien Anselme : La technologie NFC offre d'énormes potentiels en termes de développement de services fournis directement ou indirectement par les collectivités dans des secteurs aussi divers que les transports en commun, l'auto-partage, le paiement (parcmètres, prestations municipales...) ; l'information citoyenne...
Les enjeux pour les territoires sont si considérables, que les principaux opérateurs de téléphonie mobile se sont regroupés au sein de l'Association Française du Sans Contact Mobile (AFSCM), afin de proposer un label national : Cityzi. Ce dernier garantit une normalisation technique des services NFC proposés par les opérateurs aux collectivités, gage de qualité et d'interopérabilité.
JCD : Quels services NFC sont déployés par les collectivités ?
J.A. : Les neuf territoires labellisés « leaders du sans contact » développent des services numériques répondant à leurs besoins propres. La ville de Bordeaux a choisi de dématérialiser sa carte-ville, dans une version compatible avec les mobiles labellisés Citizy, qui embarque un porte-monnaie électronique rechargeable, permettant l'accès aux piscines et à la patinoire de la Ville. D'ici à la fin de l'année, d'autres services seront accessibles aux citoyens munis de ces mobiles : le paiement des parcmètres ou l'accès au centre-ville piétonnier pour les automobilistes.
Nice a choisi de déployer la NFC dans le secteur des transports en commun pour faciliter l'accès aux réseaux de tramway et de bus de la ville. A noter, ce qui a été déployé à Nice avait été testé à Bordeaux au préalable, et aujourd'hui les élus de la Communauté Urbaine de Bordeaux ont annoncé une réflexion portant sur l'implémentation de solutions de billettique embarquée dans un téléphone NFC. Le fait de pouvoir acheter son ticket de transport à partir de son téléphone Cityzi quand on le souhaite et où que l'on soit, est un vrai progrès qui favorise l'usage des transports en commun.
JCD : En quoi les territoires ruraux peuvent-ils être concernés par ces solutions ?
J.A. : A Sarlat (Dordogne - 9 400 hab.) par exemple, ville dotée d'un patrimoine médiéval mondialement connu, les services numériques viennent dynamiser la politique culturelle et touristique du territoire. Aux côtés des flashcodes, cent étiquettes sans contact viennent d'être déployées par la ville sur les plaques signalétiques installées devant quarante-deux bâtiments historiques. On y découvre une information touristique enrichie délivrée aux visiteurs (textes, photos, audio-guide pour personnes malvoyantes, traduction vidéo pour les personnes sourdes et malentendantes), soit en passant son mobile compatible Cityzi devant ces « tags », soit en photographiant le Code, sorte de code barre, avec une application dédiée. Le coût de l'opération est faible pour un bénéfice en termes d'image et de service rendu maximum. En effet, le service Mobile Web Edition d'Orange est un vrai package où le coût du site internet mobile de cinq pages, son hébergement, ses statistiques, le logiciel de création des pages web et l'édition des flashcodes s'élève à 1 350 €s/an. Auquel s'ajoute un coût unitaire d'environ 1,50 €s environ par étiquette éditée. La mise en oeuvre du service par la collectivité est simplissime et permet la gestion et la maitrise autonome d'un site web mobile à moindre frais.