Entre la communauté de l'agglo mération Rouen-Elbeuf-Austre berthe (Crea) et Renault, l'entente remonte à deux ans. À cela, nul hasard : cette portion de la Seine-Maritime est une terre d'auto mobile et Renault y fabrique no tamment ses moteurs élec triques, à Cléon. « Un atout pour faire du territoire un laboratoire du véhicule électrique », confiait à l'époque Laurent Fabius, l'ancien président de l'agglo.
Renault a prêté une vingtaine de voitures (Fluence et Kangoo) aux agents de la Crea. En plus d'en faire la publicité, le constructeur a recueilli de précieux retours sur leur usage au quotidien et sur les services d'assistance et de main tenance à développer. L'entente s'est ensuite élargie à d'autres par tenaires et le programme a pris pour nom Crea'venir. Schneider Electric, EDF et ERDF ont apporté leur pierre à l'édifice avec un modèle de borne de charge semi-rapide, facile à installer et pas trop cher pour la collec tivité. De son côté, celle-ci s'est occupée des travaux de voirie et des places de stationnement à libérer aux abords des bornes. Des partenaires issus de la grande distribution (centres E. Leclerc, Docks 76) ont aussi accueilli des bornes sur leurs parkings. Résultat, huit points de recharge déployés dans la ville. « Tous les partenaires se sont impliqués à fond et participent mainte nant au retour d'expérience », ap plaudit Dominique Randon, vice président de la Crea.
Quelle leçon en tirer ? « Qu'on ne peut pas développer l'électromobi lité en restant seul dans son coin, poursuit l'élu. Il faut travailler en synergie avec le maximum d'ac teurs, sans se perdre en route et en dégageant une vision cohérente sur le territoire. » Une fois l'expé rimentation finie, le plus difficile est de la prolonger. Désormais équipée, la Crea s'y attelle et élargit son champ d'action.
Pour inciter les conducteurs qui effectuent chaque jour le trajet Rouen-Paris à se convertir à l'électrique, elle veut installer des bornes de recharge sur l'autoroute A13. « Nous travaillons avec la Sanef sur ce projet. À terme, on aimerait que l'usager qui emprunte à Paris une voiture Autolib, pour rejoindre la gare et prendre le train jusqu'à Rouen, puisse embrayer sur un autre véhicule électrique et cir culer proprement dans Rouen. Le tout à travers une offre attractive et adaptée », imagine Dominique Randon. Un rêve qui ne de viendra réalité qu'en élar gissant le cercle des partenariats à d'autres acteurs, dont la SNCF et la Ville de Paris.