Les chiffres sont parlants : 1 000 débats territoriaux avec 170 000 participants, 1 200 contributions par Internet, 1 115 citoyens-témoins réunis dans 14 régions… Le débat sur la transition énergétique ne s’est pas limité aux 112 membres de son conseil national, dont chaque partie prenante nuance aujourd’hui le bilan. Il reste certes à travailler sur le chiffrage des objectifs, le scénario de transition, son financement… « Un débat national ne remplace par le gouvernement. Celui-ci fera ses choix », a assuré Philippe Martin, ministre de l’Écologie et de l’Énergie. Mais pour cela, il pourra s’appuyer sur les avancées qu’a permises le débat.
Trois tendances ont vu leur légitimité renforcée. D’abord, la réduction de la consommation d’énergie s'impose comme un passage obligé pour atteindre les objectifs climatiques de la France. Le cœur du débat ne s’est pas focalisé sur la sortie du nucléaire ou l’exploitation des gaz de schiste : il a porté sur le niveau d’ambition en termes d’économies d’énergie. Certains veulent viser une division par deux de la consommation à l’horizon 2050. D’autres craignent l’impact sur l’économie, sont moins ambitieux sur cette cible et préfèrent parier sur le captage-stockage de CO2.
Accompagner le cheminement législatif
Ensuite, « il n’y a pas eu de contestation sur l’idée de diversifier le mix de production », se réjouit Laurence Tubiana, la facilitatrice du débat. La France « n’en est plus à débattre de l’avenir du nucléaire. Elle est passée à l’idée d’avoir un modèle résilient, ce qui passe par deux voies : sobriété et efficacité énergétiques, diversification du mix. »
Enfin, la question de la gouvernance ressort comme un point consensuel avec la décentralisation du mix. Et, plus généralement, la démocratisation de la problématique énergétique. Thierry Wahl, secrétaire général du débat, se dit « frappé » par l’envie d’appropriation des territoires et des citoyens. L’enjeu est maintenant d’apprendre à « faire le lien entre débat collectif et travail parlementaire », prévient Laurence Tubiana. C'est pourquoi le comité de pilotage a proposé qu’un groupe de contact soit créé pour accompagner le cheminement législatif du futur projet de loi.TBParcourez le site Internet du débat