Le Sénat a adopté le 3 juin la proposition de loi votée à l'Assemblée nationale en mai sur le réseau de recharge des véhicules électriques et hybrides (lire le n° 20 de cet hebdomadaire). Il s'agit du vieux projet de Jean-Louis Borloo, repris par Arnaud Montebourg, de doter la France d'un réseau de bornes maillé suffisamment finement pour calmer l'angoisse de la panne. Le ministre de l'Économie veut « une borne de recharge tous les 60 kilomètres, afin d'éviter les zones blanches », et doubler les 8 000 points actuels avant la fin 2014. Suite de la procédure : le passage en commission mixte paritaire. Mais le corps de la mesure ne bougera pas. Sont ainsi privilégiés les opérateurs à capitaux publics (État, EDF, SEM ou autres) entendant déployer un réseau sur au moins deux régions. « Comme seules les collectivités locales avaient la compétence de déployer des bornes, il apparaît des distorsions entre territoires, et cela ne répond pas au besoin de relier les grandes métropoles entre elles. Il fallait y remédier », apprécie Marie Castelli, secrétaire générale d'Avere France. Les collectivités pourront toujours implanter leurs propres bornes, en puisant dans le fonds Ademe de 50 m illions d'euros. Mais elles ne percevront pas de loyer de l'opérateur qui s'implantera sur leur voirie.