En plein boum industriel, la photocatalyse ne cesse de trouver de nouveaux créneaux d'application. Deux innovations récentes en sont l'illustration dans le traitement de l'air intérieur. La première est le fait de la société belge TVT BVBA, qui a conçu une ampoule économe en énergie (20 W) recouverte de dioxyde de titane et baptisée Curlite. Cette lampe éclaire, mais assure aussi l'activation du catalyseur déposé à sa surface pour assainir l'air. Son prix est certes trois fois plus élevé qu'une lampe fluorescente classique, mais son rendement photocatalytique est particulièrement élevé (99,9 % sur bactéries et virus), sans aucun entretien puisqu'elle est autonettoyante. Plus originale encore est l'innovation de la société allemande Inocre pour traiter les moisissures. Cette entreprise développe depuis plusieurs années des produits liquides mélangeant nanoparticules, micro-organismes, biopolymères et nutriments. Le contact avec les polluants active le transfert d'énergie des micro-organismes vers les nanoparticules, conduisant à la production d'oxydants puissants. Le dernier-né de la gamme est le Reacre MVOC, qui exploite la propriété de certains micro-organismes à produire naturellement de la lumière. Cette bioluminescence provoque la photocatalyse des pigments photosensibles contenus dans la composition, et donc la production d'oxydants détruisant les polluants. Pour démarrer le processus de bioluminescence, les micro-organismes vont chercher l'énergie dans les composés soufrés ou méthaniques des polluants organiques. Ainsi, on obtient un double effet : une dégradation photocatalytique et un traitement biologique direct des polluants, sans usage de biocides ou de fongicides, donc sans risque d'irritation ou de résidus toxiques.