La COP21 a débuté. Laurent Fabius en a pris la présidence ce 30 novembre et le ministre français des Affaires étrangères a prévenu : « Nous n'avons que 11 petites journées devant nous », introduit-il. « Et nous avons une obligation de résultats. » Les négociateurs sont prévenus : « Il faudra avancer vite cette semaine ». L'objectif de la présidence française est d'avoir une ébauche d'accord dès le 5 décembre. Ensuite, les ultimes points de blocage politiques devront être tranchés durant la seconde semaine de négociations, pendant laquelle les ministres monteront en première ligne.
Tous les acteurs le savent : la question des financements sera déterminante. Dès la première journée de la COP21, des annonces ont été faites sur ce sujet. Onze pays ont ainsi promis d'abonder le fonds LDCF (Least developed countries fund). Ce fonds est destiné à aider les pays les moins développés. Il est géré par le GEF (Global environment facility). « Depuis 2001, le GEF a apporté 1,6 milliard de dollars sous forme de dons et a mobilisé 7 milliards provenant d'autres sources », a chiffré Naoko Ishii, sa présidente (en photo). Ces fonds ont bénéficié à 320 projets d'adaptation au changement climatique dans 129 pays. Mais le GEF n'a plus les moyens de financer ses projets.
Ce fonds « a montré son efficacité », estime Michel Sapin. Le ministre français des Finances a donc confirmé que la France allait contribuer à refinancer le fonds à hauteur de 25 millions d'euros en 2016. Au total, les onze pays mobilisés ont promis près de 248 millions de dollars. Parmi eux, outre la France, figurent l'Allemagne (53 millions de dollars), les États-Unis (51,2 millions), le Royaume-Uni (45,1), le Canada (22,4), le Danemark (22,1), la Suède (11,5), l'Irlande (6,4), la Suisse (6), l'Italie (2) et la Finlande (1,8). Ces financements sont promis pour avant 2020.
En parallèle, la Banque mondiale a annoncé la création en 2016 d'un outil de financement avec quatre pays : l'Allemagne, la Norvège, la Suède et la Suisse. L'objectif est d'aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit de soutenir des projets dans les énergies renouvelables, les transports, l'efficacité énergétique, la gestion des déchets et les villes bas carbone. Les premiers engagements portent sur un total de 250 millions de dollars. Mais d'autres contributions sont espérées. La Banque mondiale veut atteindre 500 millions de dollars.
TB