Si elle veut respecter les normes de qualité de l'air, la future école de l'écoquartier Danube, à Strasbourg, ne peut rester en son état actuel de conception. L'Association pour la surveillance et l'étude de la pollution atmosphérique en Alsace (Aspa) a tiré la sonnette d'alarme en début d'année grâce à Miskam, un outil allemand capable de modéliser avec une certaine précision la qualité de l'air à l'échelle d'un quartier. Verdict : la cour de l'école serait exposée à des émissions de dioxyde d'azote (NO2 ) supérieures aux valeurs-limites et à des niveaux de particules fines (les PM10 ) très proches des seuils autorisés. La mairie a donné suite. Elle va modifier le prochain concours d'architecture. Le principe consistera à créer un écran de protection de la cour pour la ramener dans les normes d'exposition au NO2, probablement en rehaussant la façade de l'école et en modifiant sa configuration. L'établissement restera à proximité de la route du Rhin, empruntée par 38 000 véhicules chaque jour. « Sur le seul critère de la qualité de l'air, son déplacement plus en retrait aurait été préférable, mais la localisation prévue la rend facilement accessible aux enfants des quartiers voisins qui la fréquenteront. Il fallait imaginer un scénario intermédiaire qui puisse protéger suffisamment les populations », commente Emmanuel Rivière, directeur adjoint de l'Aspa.