L a Papouasie Nouvelle-Guinée n'a sûrement pas livré toute la richesse de sa biodiversité mais, sans nul doute, l'expédition naturaliste menée par le Muséum national d'histoire naturelle, l'IRD et l'ONG Pro-Natura International, dans le cadre du programme « La planète revisitée », contribuera à la faire découvrir. Pendant trois mois près de 200 chercheurs, étudiants et bénévoles de 21 nationalités ont exploré le territoire, de la mer de Bismarck au mont Wilhelm. « C'est une expédition unique au monde par le nombre de participants et la logistique déployée », précise Thomas Grenon, le directeur général du Muséum. L'expédition a permis la récolte de 1,5 million de spécimens, mais aussi la découverte d'une pollution du milieu marin par une usine de traitement du nickel. Mais ce constat s'est heureusement doublé du bonheur de découvrir sur terre et en mer une variété d'espèces exceptionnelle ou inconnue. « En étudiant la faune et la flore à huit altitudes différentes, de 200 m à 3 700 m, nous avons pu mesurer les schémas de répartition de la biodiversité et nous pourrons modéliser l'impact du changement climatique », explique Olivier Pascal, chef de la mission terrestre. S'il faut des mois pour monter une telle expédition dont le budget de 1,7 million d'euros repose essentiellement sur des mécènes, l'exploitation scientifique pourrait durer une vingtaine d'années. Mais d'ores et déjà, à travers un volet pédagogique très poussé, l'expédition alimente les projets éducatifs de 137 classes et 4 000 élèves.