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POLLUTIONS

Glyphosate : Pour les ONG, Macron doit faire valoir 5 arguments contre la ré-autorisation de l’herbicide

PUBLIÉ LE 20 OCTOBRE 2017
E.G
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Glyphosate : Pour les ONG, Macron doit faire valoir 5 arguments contre la ré-autorisation de l’herbicide
Une lettre ouverte a été rédigée par 34 ONG à l’attention du Président français : selon elles, Emmanuel Macron peut mettre à profit cinq arguments contre le glyphosate, en vue du vote de la Commission européenne qui se tiendra le 25 octobre prochain.

Ce vendredi 20 octobre, un groupement de 34 ONG, dont Attac, France nature environnement, Eau & Rivières, WWF, Foodwatch ou encore Générations futures, ont rédigé une lettre ouverte à l’attention d’Emmanuel Macron au sujet du glyphosate : « Placer la France en tête du combat contre les pesticides était l’une des promesses de campagne » du candidat Macron, rappellent les associations. Elles lui avancent aujourd’hui cinq arguments pour l’interdiction immédiate du glyphosate. Leur premier argument est sanitaire, avec à l’appui, l’avis du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui a classé cet herbicide comme cancérogène probable pour l’homme en 2015. Les ONG font ensuite valoir « des raisons de crédibilité et d’éthique » en rappelant le récent scandale des « Monsanto papers » qui met en cause la crédibilité des agences européennes (Efsa, BfR) qui auraient reproduit des documents rédigés par des employés de Monsanto. Les raisons environnementales et agronomiques font également figure d’argument force selon ces associations, notamment au regard de la pollution des eaux et des sols. Les associations rappellement aussi la toxicité du glyphosate sur les organismes aquatiques.

Une initiative citoyenne européenne 

Par ailleurs, selon les ONG, le Président Macron pourrait mettre en avant les alternatives au glyphosate déjà existantes : les agriculteurs biologiques « ont recourt à des techniques mécaniques ou agronomiques qui  sont d’ailleurs déjà mises à l’œuvre par des agriculteurs dits conventionnels », précisent-elles. « Il faudra bien sûr accompagner et conseiller ceux qui devront apprendre à se passer de glyphosate. Les Etats généraux de l’alimentation sont une opportunité pour décider de cet accompagnement et le programmer. » Enfin, les associations signataires de la lettre ouverte mettent en valeur la mobilisation de plus d’un million trois cent mille citoyens européens autour de l’Initiative citoyenne européenne (ICE) pour l’interdiction du glyphosate.

Le vote de la Commission européenne pour la ré-autorisation pour dix ans de cet herbicide, se tiendra le 25 octobre prochain. « Si la France a déjà annoncé qu’elle voterait non à son autorisation pour dix nouvelles années, l’ombre d’une autorisation de cinq ou sept ans pour l’herbicide chimique le plus vendu au monde plane dangereusement au-dessus de millions de citoyens européens qui n’en veulent plus », estiment les ONG.

Le glyphosate pointé du doigt par le Parlement européen

A noter que la commission « Environnement et santé publique » du Parlement européen a adopté jeudi 19 octobre, une objection à la proposition de la Commission européenne de renouvellement de l’autorisation du glyphosate. 39 députés de la commission environnement ont voté pour cette objection à 39 voix pour, 9 voix contre et 10 abstentions. Les députés proposent une sortie du glyphosate dans un délai de trois ans maximum, si la Commission vote contre sa ré-autorisation. Michèle Rivasi, membre de cette commission environnement a déclaré que « la balle est à présent dans le camp des États membres et de la Commission européenne mais aussi des agriculteurs qui disposent enfin d’un calendrier précis. Les agriculteurs ayant opté pour des techniques agricoles alternatives aux pesticides sont chaque jour plus nombreux et réussissent. Si la transition demande des efforts, le pari d’une agriculture respectueuse de l’environnement libérée de la dépendance à l’industrie chimique est non seulement réalisable mais également rentable à moyen terme. »

L’eurodéputée Angélique Delahaye, également membre de la commission environnement est quant à elle sceptique face à cette objection : « 3 ans me semblent trop courts pour mettre au point des alternatives, ayant une qualité et un prix économiquement viables. Le risque est en plus de voir le prix des produits agricoles augmenter. Si tel est le cas, différents secteurs professionnels seraient touchés », a-t-elle déclaré à la suite du vote du 19 octobre. Elle ajoute que « notre système en matière d’autorisation de substances se base sur l’expertise scientifique de nos agences. Si ce système est remis en cause, il faut l’améliorer, mais attention à ne pas vouloir le décrédibiliser en permanence. »
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