Journal des Communes Durables : À quand remonte la technologie des LED ?
Jean-Luc Tournebise : Le composant électronique LED existe depuis 1947 mais les applications industrielles sont apparues sur le marché français il y a dix ans. Au commencement, les LED servaient aux illuminations de petite intensité pour la décoration. Les progrès techniques ont permis de fournir des intensités lumineuses de plus en plus fortes. Désormais, les LED ne sont pas appréciés uniquement pour leur aspect esthétique, mais aussi pour leur puissance lumineuse, leur durée de vie - quatre fois supérieure aux solutions classiques - et surtout pour les économies d'énergie qu'elles engendrent. Aujourd'hui, elles répondent à 80 % des besoins en éclairage. Il n'est pas encore question d'équiper tout un terrain de foot avec des LED, même si techniquement, on s'y approche.
JCD : Quelle part de marché représente votre offre produits pour les collectivités ?
J-L.T. : Le marché des collectivités correspond à un axe stratégique de développement chez Néolux. À ce jour, il représente 15 % de nos parts de marché, mais nous sentons venir un vent de croissance.
Nous avons choisi de cibler notre développement sur l'éclairage du centre-ville, c'est-à-dire l'éclairage résidentiel et piétonnier, et non l'éclairage des routes ou des grandes hauteurs. Bien entendu, il n'est pas question de demander aux maires de remplacer tous les lampadaires de style patinés par de nouveaux équipements. Nos solutions consistent juste à remplacer la source des vieilles lanternes lumineuses très énergivores.
Avec les LED, l'allumage de l'éclairage public est immédiat, contrairement aux solutions anciennes qui nécessitaient entre 15 à 20 minutes pour atteindre le niveau d'éclairage maximum. La lumière est aussi plus naturelle. Elle peut offrir différents niveaux de blanc, plus chauds que les lampes à sodium qui donnent une couleur orange dénaturant la couleur des bâtiments.
JCD : Le marché est-il vraiment prometteur ?
J-L.T. : Nous sommes dans une phase de conquête du marché. Les élus montrent un intérêt croissant à réduire leur facture énergétique, mais le parc est conséquent. Pourtant, le coût d'investissement de départ est amorti par la forte réduction des coûts de maintenance.
Aujourd'hui, nous sensibilisons les élus et les services techniques de l'intérêt à terme de nos solutions. La ville de Blois nous sert de vitrine. Sa communauté d'agglomération, Agglopolys, a investi dans un nouvel éclairage pour 28 de ses lanternes de style, avec un éclairage LED de 35 Watt à la place de lampes à iodure de 70 Watt. Cet investissement devrait être amorti d'ici deux ans et demi.