Journal des Communes Durables : Quel rôle joue le Siceco en matière d'éclairage public ?
Bruno Kablitz : Les communes adhérentes ont le choix de donner au Siceco la compétence pour s'occuper des différentes missions de service public, comme l'éclairage public. C'est la commune qui choisit son programme de travaux, nous intervenons en amont pour les conseiller, puis en tant que maître d'ouvrage du projet.
Depuis la création des certificats d'économies d'énergie (CEE), le syndicat a décidé d'utiliser la vente des CEE pour financer des projets innovants. Depuis 2006, nous avons récolté près de 120 000 euros. Avec cette cagnotte, nous finançons des projets expérimentaux comme celui de la ville de Talant.
JCD : En quoi consiste ce projet ?
B.K. : Talant est située en banlieue de Dijon. La route que nous avons équipée est une rue de liaison entre les deux villes. L'éclairage était très ancien, et il devenait difficile de trouver le matériel correspondant. Nous avons discuté avec la commune sur le choix d'une technologie novatrice, les LED, plus chère que les solutions classiques, mais plus économes en énergie. Avec les LED, nous savions aussi qu'il était possible d'envisager une solution d'éclairage à la demande, via la télégestion, permettant de gérer les pannes et de commander à distance les lampadaires.
Nous avons réfléchi avec le concepteur Citéos à une solution d'éclairage adaptable à la circulation routière grâce à un système de détection des voitures. Ce projet était une gageure : nous n'avions encore jamais étudié un éclairage public en fonction de la demande, c'est-à-dire de la circulation des voitures, et non en fonction des horaires.
JCD : Les résultats sont-ils convaincants ?
B.K. : Cette solution fonctionne depuis trois mois. Elle a été compliquée à mettre en place, et il faut reconnaître que la télégestion coûte cher. Si Talant va réaliser des économies en matière d'énergie, les coûts d'investissements restent importants.
Mais ces solutions nouvelles incitent à revoir notre politique de gestion. Grâce à la télégestion par exemple, nous avons pu découvrir que les passages de voitures la nuit étaient beaucoup plus fréquents que nous n'imaginions. Avant, les services cherchaient des solutions robustes, qui fonctionnent toutes seules. Aujourd'hui, on cherche à faire des économies d'énergie, ce que permet la télégestion, à condition qu'elle soit utilisée à son optimum, c'est-à-dire, gérer les pannes et les commandes à distance. Rappelons que contrairement au service des eaux, l'éclairage public est payé uniquement par le budget communal et non par les abonnés. Pour le moment, Talant n'envisage pas de généraliser cette solution.