L’hydrogène vert reste une promesse technologique en suspens. C’est le constat dressé par une étude récente de Valéry Michaux, chercheuse à NEOMA Business School, qui analyse les mécanismes freinant l’adoption de cette énergie dans le secteur de la mobilité. Produit à partir d’électricité renouvelable, l’hydrogène vert présente, sur le papier, plusieurs atouts : recharge rapide, grande autonomie et absence d’émissions directes. Pourtant, malgré les espoirs qu’il suscite depuis plus de 25 ans et les investissements conséquents, notamment depuis la COP21 de 2015, il peine toujours à trouver sa place dans le transport de masse.
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À l’inverse, l’hydrogène nécessite des transformations lourdes : infrastructures spécifiques, stockage adapté, production à grande échelle. La crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine accentue ces difficultés, en renforçant les appels à la sobriété énergétique alors que la production d’hydrogène vert reste très énergivore.
L’hydrogène n’est cependant pas totalement écarté. Il se déploie dans des usages ciblés comme les bus, les poids lourds ou les flottes captives (taxis, utilitaires). Mais les chiffres restent modestes : en 2023, seuls 12 modèles de poids lourds à hydrogène étaient disponibles dans le monde, contre 220 modèles électriques.
Pour Valéry Michaux, l’hydrogène vert incarne ainsi une « technologie perpétuellement émergente » : promise à un avenir décisif, mais jamais pleinement concrétisée. Si des pistes de développement existent — notamment via l’hydrogène liquide ou les carburants de synthèse —, le chemin vers une adoption massive reste semé d’incertitudes.